Lors du dernier congrès du centre Sabouraud de Paris en juin 2017, différents points ont été abordés dont celui du meilleur protocole d’utilisation du Minoxidil®. Depuis sa commercialisation en 2005, le Minoxidil® initialement dosé à 2% puis à 5% à vu ses protocoles d’utilisation énormément varier. D’une application trois fois par semaine à deux applications par jour du Minoxidil® 2% puis 5%, il n’y avait aucun consensus pour définir le meilleur protocole d’utilisation. Il faut admettre que le protocole d’utilisation deux fois par jour après le shampoing laissait les cheveux gras, collants, particulièrement désagréable et à l’origine de l’abandon de nombre de patients et patientes.
Si l’on considère que la seule partie vivante du cheveu est le follicule situé à la jonction du derme profond et de l’hypoderme, à quoi peut en effet être utile le Minoxidil® présent sur les tige capillaires ?
Il paraît logique de considérer que, si action il y a, elle doit se situer là où la 5λ réductase, chargée de la transformation hormonale en testostérone, se situe : dans le derme et l’hypoderme. En effet, la testostérone accélère le cycle capillaire, c’est à dire que le temps de vie du cheveu se miniaturise, n’ayant plus le temps nécessaire à sa « maturation ». Cette miniaturisation des tiges capillaires située sur la zone frontale antérieure et les golfs mais également sur le vertex chez l’homme et de manière diffuse chez la femme observe les mêmes étapes d’installation. C’est donc dans le derme et l’hypoderme que le Minoxidil® est actif, pas sur la tige capillaire.
Nous avons environ, sans rentrer dans les détails, 25 cycles capillaires pendant notre vie. Ces cycles comprennent l’ébauche depuis les cellules souches ou stemcells, l’émergence depuis la papille dermique, sa sortie hors du derme puis de l’épiderme. La durée de vie du cheveu ainsi sorti est variable, passant de plusieurs années au niveau de la zone occipitale à un temps beaucoup plus court sur les zones hormono-sensibles. Chez les patients présentant une alopécie androgénique, c’est précisément ce temps de cycle capillaire qui est raccourci. Le cheveu ayant une vie plus courte est naturellement remplacé par un autre cheveu qui aura également une durée de vie courte. C’est précisément cette croissance inachevée qui explique la miniaturisation des tiges capillaires.
Le Minoxidil®, en agissant sur la 5λ réductase diminue son activité et la quantité de testostérone localement.
Le cheveu, ayant une durée de vie augmentée, a le temps de s’épaissir et ainsi de donner un effet volumateur plus important.
C’est en massant le cuir chevelu au niveau de la perte de cheveux pendant 10 minutes que le Minoxidil® est le plus actif sur la croissance et la durée du cycle capillaire. Passé ce délai, le Minoxidil® qui n’est pas pénétré dans le derme n’est d’aucune utilité. Il est préférable de l’enlever car il donne sur les cheveux un aspect gras de “cheveux sales”.
Pour l’éliminer, le mieux est d’utiliser un shampoing doux pour usage fréquent tel que le shampoing « usage fréquent » de Ducray ou Klorane, ou tout autre shampoing non anionique. Vous pouvez également le rincer à l’eau. C’est de cette manière que le Minoxidil® doit être utilisé soit quotidiennement, soit trois fois par semaine en fonction de l’importance de la chute des cheveux.
Attention, ne vous découragez pas si vous remarquez que vous perdez plus de cheveux pendant les premières semaines. Le fait de pratiquer un massage doux avec la pulpe des doigts fait inévitablement tomber les cheveux morts dont le bulbe est en voie de régression et qui ne tient quasiment plus. Dans les semaines qui suivent, cette chute de cheveux va se stabiliser, la durée de vie va s’allonger et les cheveux vont s’épaissir, donnant un meilleur effet coiffant et volumateur.
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