Dans notre société globalisée, il n’est plus forcément évident d’associer un type de chevelure à une culture ou ethnie particulière, à l’exception de quelques populations présentant de réelles différences avec le reste du monde.
Cependant, force est de constater que la chevelure représente une part importante de notre identité visuelle, et de notre état d’esprit. Sans sombrer dans le stéréotype, d’aucuns diraient qu’une femme se coupant subitement les cheveux se trouve à un tournant de sa vie ; que ce soit un divorce, un deuil ou autre événement bouleversant.
Il en va de même pour la barbe chez l’homme ; changement physiologique des plus flagrants permettant de distinguer le garçon de l’homme – du moins, d’un point de vue purement physique.
La chevelure et la pilosité, par leurs caractères profondément intemporels, forment l’outil parfait pour l’expression de soi.
Le cheveu, marqueur culturel historique
En remontant dans le passé, on remarque effectivement que, bien loin d’une préoccupation purement esthétique, le cheveu possédait une réelle importance spirituelle pour certaines cultures.
En effet, dans la culture amérindienne nordique, les hommes et les femmes étaient reconnus par la longueur et la beauté de leurs cheveux.
Votre style de cheveux indique votre état de gaieté ou de deuil à un moment donné, si vous êtes célibataire ou marié(e), votre âge et votre statut tribal. C’est une représentation de vos sentiments et de votre situation de vie. Les différents styles marquent l’appartenance à une tribu et certains sont portés pour indiquer les temps de paix ou de guerre. Les cheveux ne sont tout simplement pas un accessoire de mode pour la construction esthétique, c’est littéralement l’apogée de l’expression spirituelle et une source de force, d’intuition et de puissance.
Plus proche de notre époque, le rasage des cheveux faisait office d’acte dominateur d’un oppresseur sur un opprimé ; la destruction d’une dignité et quelque part, d’une identité.
Les femmes accusées de « collaboration horizontale » avec l’occupant allemand sont tondues. Accusées à tort ou à raison d’avoir fraternisé avec l’ennemi (ce fait n’existe pas dans le code pénal français), elles sont tondues en public dans des cérémonies expiatoires que l’on retrouve à l’identique en France, en Belgique, en Italie, en Norvège, et, dans une moindre mesure, aux Pays-Bas, au Danemark. Que les relations entre ces femmes et les Allemands soient de nature sexuelle ou pas, la tonte sert souvent d’exutoire pour une population asservie durant quatre ans.
Temps de paix ou temps de guerre, célébrations ou évènements funestes, nos ancêtres adaptaient leurs cheveux pour exprimer leurs sentiments. Force, courage, fierté ; chagrin, colère. Une pratique millénaire, dont la forme diffère drastiquement d’une région à l’autre, mais qui finalement était largement répandue parmi les Hommes.
Quand la culture se retire au profit de la mode
A l’aube du 20ème siècle, l’esthétique de la chevelure s’est détachée progressivement du statut de marqueur culturel pour tendre vers un phénomène de mode.
Cette mode, influencée largement par les courants de pensée, les tendances vestimentaires ainsi que les influences audio-visuelles, servait surtout à démontrer une appartenance à l’époque dans laquelle on vivait.
L’exemple le plus frappant de l’utilisation du cheveu pour illustrer un courant de pensée inédit à cette époque est la période bien nommée des « années folles ».
Epoque de joie, de fête, et de rock, les nouvelles coiffures portées et assumées par les femmes démontraient d’une volonté de changement ; de changement de vie. A la sortie de la première guerre mondiale et face au retour progressif d’un quotidien agréable, les femmes utilisèrent l’arme de l’exubérance. En effet, les cheveux court voire très court, étaient une provocation pour l’époque. Les années folles balayèrent avec panache la règle des cheveux longs, longtemps imposée aux femmes, qui pouvaient désormais choisir de se les couper comme la plupart des hommes.
À la fin de la première guerre mondiale, un mouvement d’euphorie et de libération envahit la France. Le peuple français redécouvre le plaisir de s’amuser et toute la société retrouve un intérêt pour la culture. Les années 1920 deviennent les années folles, synonymes d’un bouillonnement et d’une effervescence.
De nos jours…
Au 21ème siècle, chaque individu est libre d’arborer le style capillaire de son choix. La chute des préjugés, interdits et tabous entamée le siècle précédent a provoqué la libération des goûts et des couleurs. Plus que jamais, la chevelure est un outil d’expression de soi et d’individualisation ; un moyen d’affirmer son style, de faire apparaître une différence ou au contraire de mieux s’intégrer aux cercles qui nous entourent.
Sources :
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