La calvitie ou perte de cheveux progresse dans la société française sur les 25 dernières années. C’est en tous cas ce que fait apparaître une étude de l’IFOP de 2015 puisque selon cette dernière, 3 français sur 4 déclarent perdre leurs cheveux. Mais ces résultats sont-ils inquiétants et qu’en est-il des progrès de la science et la médecine en la matière ?
Le docteur Martial Bodnar, spécialiste de la greffe de cheveux, se veut optimiste quant aux solutions et techniques proposées aujourd’hui pour résoudre ce vide capillaire.
- « Est-il vrai docteur que les cas de calvitie se développent en France ? »
Les cas de calvitie sont liés à ce que l’on appelle l’alopécie androgénique. L’alopécie a avant tout un caractère génétique. Dans ce sens, il n’y a pas réellement plus de cas d’alopécie actuellement mais c’est plutôt leur sévérité et leurs précocité qui augmentent.
Il est vrai également que les alopécies androgéniques touchent davantage les femmes. De plus en plus en plus de patientes nous sollicitent aujourd’hui pour leur problème de perte de cheveux.
Pour expliquer ces évolutions, ce qui est le plus souvent évoqué c’est avant tout la modification des facteurs nutritionnels. En effet la mise à disposition d’une alimentation très riche en sucre et en graisse augmente le taux d’hormones mâles par l’intermédiaire d’une sécrétion plus importante d’insuline.
Pour être bref cette hyper insulinémie favorise la fabrication de testostérone et d’une manière générale des androgènes. Et comme il s’agit d’une alopécie androgénétique celle-ci est aggravée.
- « A partir de quel stade doit-on ou peut-on s’inquiéter ? »
Re-contextualisons, l’alopécie androgénique reste avant tout un problème esthétique et ne menace pas votre santé donc il n’est pas nécessaire de s’inquiéter outre mesure.
Mais il est vrai que dans une société qui donne de plus en plus d’importance à l’image, la perte des cheveux induit un retentissement psychologique.
Il faut prendre encharge cette alopécie dès que votre image est impactée.
Lorsque le matin vous vous peignez et que vous perdez de nombreux cheveux, que la densité vous semble diminuer alors il est temps de prendre en charge rapidement cette chute de cheveux. Il ne faut pas oublier qu’une alopécie traitée rapidement est bien plus facile à traiter que lorsque le « capital cheveux » a considérablement diminué.
- « Dans quels cas la greffe capillaire ou greffe de cheveux est-elle indiquée ? »
L’indication de la greffe capillaire ne se conçoit qu’après avoir mis en place un traitement médical bien conduit.
La première étape est donc toujours la prescription d’un traitement médical suite à une analyse précise de la raison pour laquelle les cheveux tombent.
Chez les hommes et les femmes le traitement est bien entendu différent.
L’homme le traitement comprend la plupart du temps du minoxidil associé à du finastéride. Chez la femme la prise en charge est différente car il existe souvent des pertes en fer au moment des menstruations parfois associées à des problèmes de la thyroïde ou à des carences en oligo-éléments.
Une fois les traitements appliqués, on peut envisager une greffe capillaire. La greffe de cheveux est possible dès lors que la zone donneuse c’est-à-dire la zone occipitale situé à l’arrière du crâne est bien garnie
Cela permettra de redonner suffisamment de greffons pour couvrir la zone dégarnie. Il est important de bien définir ce que nous, spécialiste de la greffe capillaire pouvons proposer. Et cela ne correspond pas toujours à ce qu’un patient qui présente une perte de cheveux importante est en mesure d’espérer. Nous ne pouvons proposer en effet une grève importante que dans la mesure où la zone donneuse est très dense.
Retrouvez la 2ème partie de l’interview du docteur Bodnar, ici
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