Une question d’enjeu économique.
Les mises en garde se succèdent. Elles sont débitées intervalles réguliers par les différentes autorités de Santé Publique telle que l’association à but non lucratif ISHRS (« International Society of Hair Restoration Surgery »). Appâtés par le caractère attractif des tarifs proposés à grands renforts de publicité, de nombreux consommateurs, opèrent un choix financier en plaçant leurs espoirs de greffe capillaire réussie entre les mains de cliniques étrangères basées en Turquie, au Maghreb ou à l’île Maurice. Ce choix n’est pourtant pas sans risque.
S’il n’y nulle raison d’imaginer qu’aucun praticien digne de ce nom n’exerce en ces contrées, les stratégies publicitaires agressives auxquelles les consommateurs sont exposés, sont souvent le fait de cliniques mettant en place une pratique industrielles et impersonnelle de la greffe de cheveux.
La promesse d’une opération présentée comme facile et routinière associée à un séjours dans un cadre balnéaire idyllique, de vacances-greffes, offre bien des atours mais pas les habits de la rigueur médicale et de l’éthique. C’est en vérité à un phénomène touristique de masse auquel nous avons affaire. Sur le modèle des opérations de chirurgies esthétiques plus anciennes telles que le lifting ou l’augmentation mamaire, les cliniques ont investi le marché de la greffe capillaire et mise tout sur l’argument économique pour vous convaincre.
Une croissance mondiale du nombre de greffes de cheveux.
Il faut dire que nombre de greffes capillaires pratiquées dans le monde a littéralement explosé ces dernières années. Les chiffres sont éloquents et pour rappel, plus de 6000 greffes de cheveux ont été effectuées en France, plus de 30 000 en Europe en 2011 selon l’ISHRS.
Comme tout développement, ce dernier s’accompagne de pratiques à risque, illégales ou dangereuses.
En cause, le manque de formation des praticiens dans certaines « usines à greffes ». Les interventions ne sont ainsi pas forcément menées par un personnel qualifié et ce problème est malheureusement caractéristique des cliniques fonctionnant grâce à l’appât marketing puissant des packages « all inclusive ».
Dans ces conditions, ou l’acte chirurgical, l’acte de santé et bien-être, n’en est plus un mais est réduit à une simple transaction économique, il va de soi qu’aucun diagnostic, aucun suivi ni aucun conseil ne sont formulés de manière neutre et désintéressée, ainsi que le commande le rôle du médecin.
C’est donc une patientèle fragile, mal conseillée et à la recherche de prix qui tombe dans les bras de ces cliniques. En Turquie, un véritable marché noir de la chirurgie capillaire a vu le jour. Ce dernier est ainsi alimenté par un réseau efficace de rabatteurs sur les sites et forums francophones et anglo-saxons.
Une influence néfaste sur l’appréciation de la nature de l’intervention de greffe
De plus, la présentation et l’argumentation de ces centres s’appuient sur une vision tronquée et fallacieuse de la nature de l’intervention. Nombres de ces cliniques incitent les patients à mesurer et juger le prix d’une greffe (et sa qualité) à l’aune du nombre de cheveux ou greffon implanté. Cette approche est totalement absconse. La détermination du nombre de greffons nécessaires doit en effet faire l’objet d’un diagnostic, d’une expertise médicale et doit être fonction des besoins réels du patient.
En conduisant les patients à faire un arbitrage économique et non plus médical et objectif, certains centres de greffe capillaire étrangers instillent une image fausse et dangereuse occultant les vraies questions que doit se poser le patient. Non, la qualité d’une greffe ne se mesure pas au nombre de cheveux ! Les facteurs à prendre en compte sont nombreux et variables et de l’analyse des besoins et de la zone donneuse, dépend beaucoup du succès d’une opération de greffe de cheveux.
Pis, la culture du chiffre conduit parfois à une dégradation de la zone donneuse avec des effets dévastateurs à long terme.
Pire que le ratage de greffe capillaire : des risques pour votre santé !
Une greffe de cheveux est tout sauf anodine. Nous œuvrons chaque jour à sensibiliser nos patients sur les implications de cet acte chirurgical. A mesurer, l’impact psychologique des cheveux, leur importance culturelle (lire notre article « Les cheveux, une histoire de culture et de mode »), une greffe ratée peut plonger un patient dans des états dépressifs grave. Mais une mauvaise pratique médicale peut avoir d’autres conséquences telles que des infections, maladies, syndromes, troubles capillaires…
L’avis médical est donc une condition sine qua none la réussite d’implants capillaires quelques soit les techniques retenues. C’est pour cela qu’avant toute chose, le Docteur Bodnar programme un rendez-vous sous la forme d’un entretien. De cette consultation débouche un avis médical. Toutes les interrogations et zones d’ombre sont ainsi levées et l’étude des spécificités de votre implantation, de vos cheveux, de votre cuir chevelu, de votre psychologie, de vos antécédents, garantit le succès de greffe de cheveux. Votre santé, votre bien-être, ne doivent pas prisonniers d’enjeux financiers. La greffe de cheveux n’est pas une question de prix. Chaque patient est différent.
Laisser un commentaire
Participez-vous à la discussion?N'hésitez pas à contribuer!